L'ex-milliardaire Rafik Khalifa, poursuivi par la justice en France et en Algérie pour banqueroute et détournement de fonds, sera extradé d'ici la fin de l'année vers Algérie après avoir épuisé ses recours au Royaume-Uni, selon l’AFP hier qui a cité le ministère britannique de l'Intérieur. «M. Khalifa s'est vu refuser d'interjeter appel devant la Cour suprême le 3 décembre. Il va être extradé dans les 28 jours suivant cette date», toujours selon la même source qui reprend un communiqué du Home Office. «Tous les recours de Rafik Khalifa» pour empêcher son extradition vers l'Algérie «ont été rejetés» par les autorités britanniques, a indiqué pour sa part hier la procureure-adjointe du tribunal correctionnel de Nanterre (région parisienne), Marie-Christine Daubigney, au cours d'une audience de procédure.

Khalifa bientôt extradéCette situation équivaut, selon elle, à une «décision définitive de la Grande-Bretagne» en faveur de l'extradition de l'ancien magnat algérien. Le procès en France du fondateur de l'empire Khalifa, poursuivi pour banqueroute et détournement de fonds, doit se dérouler du 2 au 20 juin 2014 devant ce tribunal. Rafik Khalifa s'est réfugié en Grande-Bretagne en 2003, quand a éclaté le scandale financier d’El Khalifa Bank et de plusieurs autres entreprises de son groupe. Arrêté à Londres en 2007, il était, depuis, sous la menace d'une extradition vers la France ou l'Algérie. La demande algérienne prévalait cependant. En avril 2010, le ministère de l'Intérieur britannique avait autorisé son extradition, mais l'avocat de l'homme d'affaires avait introduit un appel auprès de la Cour suprême britannique qui a suspendu cette décision.

L'ancien golden boy a déjà été condamné par contumace, par le tribunal de Blida, à la réclusion criminelle à perpétuité en 2007, pour «association de malfaiteurs» et «faillite frauduleuse». Le procès en appel, qui devait débuter le 2 avril 2013 à Blida (sud d'Alger), a été reporté à une date ultérieure en raison de l'absence d'accusés.

A la fin des années 1990, l'empire Khalifa, a été érigé autour d'une d'une banque, d'une compagnie aérienne et de deux chaînes de télévision et employant 20 000 salariés en Algérie et en Europe.